Une nuit calme?

La petite bonne était arrivée en haut des marches. Le long couloirs des chambres s'étirait devant elle, la porte du Marionnettiste droit devant. Dans les murs lambrissés, des portes de bois sombres protégeaient farouchement l'intimité de leur propriétaire. Plus l'on se rapprochait de fond, plus les portes se révélait travaillées, sculptées.

D'une magnifique porte noire, dans les profondeur du couloir, émanait une mélodie lancinante et vénéneuse, plaintive et menaçante. L'instrument semblait murmurer des menaces de sa voix la plus douce et la plus désespérée. La servante sentit ses paupières s'alourdir, son esprit s'embrumer... Elle se pinça durement la saignée du coude, chassant l'envoutement par la douleur. Elle se retourna vers les escaliers, tachant d'ignorer la musique, de faire comme si cela n'avait pas d'importance. Tendue, elle attendit les deux femmes.

Emilie marchait assez lentement à cause de sa blessure. Monter les escaliers ne s'averra pas la chose la plus aisée. Mais qu'importe, c'était une pensée secondaire comparée au lieu qui l'entourait. Les couloirs étaient aussi sombres que le hall qu'elles venaient de quitter. La décoration était somptueuse. Au fur et à mesure qu'elle avançait, la curieusité d'Emilie s'accentuait. La demeure commençait à l'envoutée doucement...
*Qu'est ce que cette couleur est douce...* Ses yeux sombrèrent d'un coup tout devient noir. Emilie sursauta. La petite mélodie se fit enfin entendre à ses oreilles. Elle venait comme un murmure, une angoisse enfermée dans les murs épaix.

Madame ?!

Elle accelera le pas et arriva à la hauteur de la soubrette.

Parlez moi de ces lieux. Qui est le propriétaire ? Quelle est cette musique ? Et qu'elle est la marque que vous avez sur le bras ?! murmura-t-elle d'une voix sure d'elle.

*Tout cela a une explication !*

La bonne sursauta en entendant la jeune femme s'approcher. Elle s'était en quelque sorte endormie. Elle se retourna vivement, les yeux écarquillés. Elle fixa la jeune femme, tremblante à nouveau.

"Demain! Demain... Il faut que vous preniez une chambre, oui, une chambre..."

Le regard de la petite soubrette était étrangement fixe, presque lointain. Elle cessa de s'agiter, croisant humblement ses mains sur son tablier, comme une parfaite domestique. Ses gestes étaient un peu lent, alangui. Elle n'avait plus grand chose de la souris nerveuse d'un peu plus tôt.

"Demain, l'on répondra à vos questions..."

Son regard se voila, puis revint sur la jeune femme. La bonne resta interdite quelques instants, comme si elle venait de s'éveiller.

Elfyra n'était pas à l'aise dans ce couloir, trop sombre, trop mystérieux...
Une douce torpeur l'entourait pourtant, elle luttait contre l'inconscience lorsque soudain une petite mélodie, douce, la sortie de sa torpeur pour la faire frissonner de peur, cette mélodie était doucereuse, menaçante... Cette impression de danger l'empêchait de sombrer malgré le fait que ses paupières soient soudain extrêmement lourdes...
La voix de la soubrette paraissait étrangement lointaine, mais son soudain calme la ramena à la réalité: Ce manoir était vraiment bizarre et le mot était faible...

Où sont les chambres?

Demanda t-elle la voix tremblantes avant de jeter un petit regard vers Emilie qui semblait était un peu plus à l'aise qu'elle.

La soubrette sursauta et se tourna vers la vampire, préoccupée. Ah oui, les chambres, bien sûr, les chambres... Elle désigna d'une main légèrement tremblante deux portes nous loin d'elles. Le bois vernis ne portaient aucun ornement particuliers, et une sorte d'attente s'en dégageait, comme si le seul objectif de ces chambres étaient d'avoir un occupant. Les deux panneaux pivotèrent silencieusement sur leur gonds, dévoilant un intérieur propre et rigoureusement dépourvu de personnalité. Un lit fait avec des draps blancs et une couverture raisonnablement douillette, une commode de bois clair, un épais tapis mouelleux, une fenêtre ornée de rideaux immaculés et une petite porte menant sans doute à une salle d'eau. Le seuil des chambres scintillait légèrement, comme si un enchantement sommeillait. La petite bonne dit doucement:

"Vous serez parfaitement en sécurité à l'intérieur."

Emilie resta un moment silencieuse, plongée dans ses pensées. Elle avait de plus en plus de mal à comprendre tout ce qui se passait...

Elle lança un regard vers les chambres. Puis son attention se reporta vers la petite bonne

Puis-je juste vous demander... Quel est le nom du propriétaire...

Emilie eu peur que la soubrette évite encore la question, alors elle lui attrapa l'avant bras, comme par reflexe. Elle voulait sa réponse... !

La petite bonne se prépara pour se retirer, elle avait fait son devoir, mais l'une des invitées la retint. La soubrette se tortilla les doigts, puis fini par dire, précipitamment et à contre-cœur:

"Le Marionnettiste. Le propriétaire du Manoir est Le Marionnettiste."

A peine le nom prononcé, les lumières vacillèrent, les murs craquèrent sourdement, les son semblèrent baisser et revenir brusquement. Une sueur glacée coulait sur la peau moite de la bonne, qui tremblait comme une feuille. L'humour tellement particulier du maitre des lieu la terrifiait. Elle n'avait aucune envie de rejoindre la petite Fannie dans son errance, là-bas, dans la cave... Au milieu de tout ces cercueils luisants, de ces pierres froides...

"Oh je vous en pris, entrez dans la chambre, laissez moi partir..."

Le ton précipité et suppliant rendait sa voix sifflante et pitoyable. Ses yeux sans personnalité brillaient d'effroi.